Le partenaire occulté - Manifestations du narrataire dans le roman québécois
Auteur: Carole Connolly
Deux problématiques traversent cette étude : l’appel à l’Autre, tel qu’il se manifeste dans toutes les oeuvres romanesques, sans exception, et un aperçu des techniques narratives caractéristiques du roman québécois avant et après 1960. L’Autre dans le roman, c’est son narrataire extradiégétique. Le terme narrataire est forgé par Roland Barthes en 1966, mais le souci du destinataire textuel remonte en fait à l’Antiquité grecque. Or, ce n’est qu’en 1974 que le structuraliste Gerald Prince fait valoir l’importance du narrataire dans le discours romanesque : loin d’être un simple paradigme dépourvu de substance réelle, le narrataire fait partie intégrante de tous les romans, où il assume des fonctions précises, variables selon les oeuvres. Les romans Jean Rivard, le défricheur suivi de Jean Rivard, économiste, d’Antoine Gérin-Lajoie, L’Appel de la race, de Lionel Groulx, Maria Chapdelaine, de Louis Hémon, Mon cheval pour un royaume, de Jacques Poulin et Parlons de moi, de Gilles Archambault, permettent de cerner ces diverses fonctions et de décrire certains types d’interaction entre narrateurs et narrataires québécois.